brune • breaking slowly. done.

Qui ne connaissait pas l'avenir pouvait sans complexes, ni peur saisir la notion de l’aventure. Qui connaissait les alentours de son existence était la plupart du temps prisonnier de cette dernière. La solution alors était de demeurer le plus possible dans une vision du monde neutre et blanche comme neige. Toutes ces hypothèses ne reviendraient qu’à nous faire replonger dans l’enfance et l’innocence pure et véridique. Une vérité qu’une vieille femme recouvrait en regardant de loin la silhouette fluette d’une petite fille à la chevelure égalant la couleur du bronze. Cette demoiselle boucles au vent était à genoux sur le sol verdoyant qu’offrait la petite colline, non loin de l’habitation où elle avait passée le plus clair de son enfance. A genoux, la fillette avoisinant les douze années laissa peindre sur ses fines lèvres un demi-sourire. Sa main arracha d’une douceur extrême la feuille d’une plante à laquelle on accordait des vertus médicinales - voir miraculeuses -. Une fois la recherche tant convoitée en mains, la gamine pris soin de la porter à l’intérieur de son sac en cuir. Refermant avec précaution ce dernier positionné en bandoulière, Brunelle esquissa un sourire timide mais entendu à son compagnon à quatre pattes qui vraisemblablement semblait quelques peu tendus. Se relevant à la hauteur du loup au pelage d’un blanc cassé, la McLeod caressa le sommet de la tête de l’animal et murmura d’une intonation quelques peu sécurisante. « Calme toi, il doit bien avoir une raison à ton inquiétude. ». L’adolescente n’acheva guère ses paroles car une brise de vent brutale et d’une froideur amère pour la saison, vint finir sa chute sur son visage de porcelaine de la jeune druide. Basculant son attention en direction du domaine où résidait sa grand-mère, Brune se mit à courir vers la maisonnée suivit de très près par le boule de poil. Le soleil avait décliné sa présence lorsque la descendante de la famille McLeod rentra à l’intérieur de la maison. La vieille érudit s’afférait en cuisine afin de préparer le diner qui servirait de repas pour le soir, comme toujours. Un repas que la rouquine présager de mauvais augure. « Allons Brunelle ne reste point sur le pas de la porte. ». La voix joyeuse de l’ancienne druide laissa de marbre sa cadette qui s’approcha de sa grand-mère. « Grand-mère … quelques choses d’important et de dangereux va ou pourrait se produire … ». La femme plaça ses bras sur les frêles épaules de sa petite fille et l’observa d’une œillade bienfaitrice et s’apprêta à lui délivrer des paroles lorsqu’une voix familière sonna - telle une mélodie d’alerte - au sein de la pièce. Ce fut un homme du village qui s’avança près des deux protagonistes y siégeant déjà. Le visage meurtris par la terreur et la déchirure, les mains tremblantes, et l’esprit pervertit par la hâte, il répliqua. « Césaria, il vous faut quitter ce terrain maintenant ! Ils ne vont guère tarder ! Allez- y je vous en prie ! ». C’était une note d’avertissement contre laquelle elles ne pouvaient rien. Les chasseurs étaient en route pour parvenir à satisfaire leurs raisons mais aussi leur mission que la vieille Césaria trouvait d’un ridicule consommé. L’homme leur jeta un regard désespérant et quitta la pièce sans prévenir, aussi vite qu’il était entré un peu plus tôt. Le loup aboya dans un élan pressé et tira la robe de sa maitresse vers la sortie du logement. Dans la précipitation de son raisonnement irrévocable, la tutrice pris la rouquine par la main et l’entraina vers la porte arrière de la demeure. Tout en la couvrant d’une cape qui recouvrait sa chevelure de cuivre, elle lui dit. « Tu dois fuir mon enfant et sans jamais te retourner ! Est-ce que tu m’as comprise !? ». « Mais grand-mère je ne … ». « Pas de négations avec moi Brunelle. Tu sais autant de ma connaissance que ta défunte mère en avait apprise de sa propre grand-mère. Prend confiance en toi … Va maintenant ! ». Ce fut les derniers mots que lui avait adressé la touchante druide, avant que la gosse poursuive sa course effrénée vers les bois des profondeurs de la foret. A sa suite son fidèle louveteau la suivait de près. Le rythme saccadé par sa course, Brunelle s’accroupit sans bruit entre deux buissons auprès desquels on pouvait encore apercevoir la maison lointaine. Quelques minutes de calme empiétaient autour du domaine lorsque dans une attente sans surprise, la modeste résidence des McLeod prenne feu et que les rires ironiques, satisfaits et sadiques des chasseurs ne retentissent en résonnance sonores dans la nuit noire. Mains sur ses lèvres, la jeune adolescente étouffait ses pleurs seuls témoin de l’assassinat de sa grand-mère. Des larmes coulèrent de ses yeux azuréens, des prunelles mystérieuses qui se devaient de trouver un nouvel objectif à atteindre. Essuyant le résultat de la perte du revers de sa main gauche, Brunelle se releva derechef et hocha son visage d’un air déterminé en direction de l’Est, histoire de faire signe à son loup - Snow - que la marche et l’expérience ne faisait que commencer.