Alaizie Cawfall ♠ take my hand and come with me

Se promener la nuit n’est pas vraiment la meilleure des choses à faire ces temps ci… Surtout pour une jeune femme, pourtant je m’en fichais éperdument. Un homme n’était-il pas capable de pouvoir se promener dans la rue sans être dérangé ? Dans ce cas je savais que j’étais capable de pouvoir me promener. D’autant plus que dans mes quartiers la brutalité n’était pas vraiment permise. Seuls certains brigands des villes venaient fouiller les poches des nobles gens.
Mes pas me erraient dans les rues sans que je ne sache où ils allaient. Je les laissaient vaguer où ils souhaitaient. Un instant je les suivais, ils me menaient vers un coin de verdure pour, par la suite me mener vers la plus jolie rue de la ville. Lorsque soudain un souffle passa à côté de mon cou. « Une jeune femme seule et sans défense dans cet endroit? », « Qui vous dit que je suis sans défense ? » Cette voix, je la reconnaissais entre mille, mon ami d’enfance, mon amoure d’il y a quelques années. Pourtant il avait décidé de suivre son père hors de cette ville. Nous séparant à jamais. « Pourquoi t’obstines tu à vouloir te promener en ville ? », « Et pourquoi t'obstines tu tant à me suivre la nuit ? » C’est alors que je me retournais, alors face à lui. Son visage n’était que très peu éclairée par une lampe torche allumée quelques mètres plus loin. Il affichait comme à son habitude un sourire insolent sur son visage. Insolence qui me rendait folle, de colère ainsi que de désir. « Arrête de te sentir aussi puissante Alaizie, tu n’es pas aussi forte que tu puisse le croire. ». Je ne souhaitais absolument pas lui répondre, seulement lui tourner le dos. Ces lubies ne me faisaient plus rire. Je ne voulais me laisser encore une fois embobiner par ces sourires et ces regards. « Pourquoi es-tu revenu ? », son regard devins alors plus distant, bien que son sourire soit resté aussi rieur. « Je me lassais de ma vie loin de toi… » Ironie ou non ? Du moins il l’avait dit d’un ton que l’on ne pouvait croire, ce don juan invétérer ne pouvait me laisser penser qu’il avait un jour songer à moi. Pourtant cette phrase cachait autre chose, que bien entendue je n’allait pas essayer de découvrir. Nous avons alors continué à marcher, nous lançant des pics à chaque phrases qui sortaient de nos bouches.

« Je dois y aller maintenant, tu devrais arrêter d’être aussi arrogant. », « c’est une requête à laquelle je ne peux obéir… » Ces yeux me regardaient d’une façon qui m’obligeaient à me retenir de l’embrasser. Pourtant je ne pouvais le faire, sa fierté aurait été bien trop contente. Je ne pouvais lui faire ce présent. « Tu n’es pas supérieur aux autres sous prétexte que tu sais faire des choses que d’autres ne peuvent pas ! ». « J’arriverais à te prouver le contraire ma belle. Te prouver que je peux faire des choses pour aider mes semblables. Je te prouverais que je suis bien plus fort que toi. » C’était un défit, défit que je ne pouvais pas relever. Bien que je ne pouvais l’avouer je savais qu’il était bien plus fort que moi…

Notre maison était vide depuis des années. Mes parents, nos parents étaient morts depuis maintenant cinq ans, tué par des brigands de grands chemins. Brigands tués quelques semaines plus tard par vengeance par mon frère et d’autres villageois. Ils étaient des nobles adirés par le village tout entier. Ils étaient généreux, aimants… A présent ils ne sont plus ici. N’étant pas mariée je suis donc restée ici avec mon frère depuis ce temps. Lorsque nous étions plus jeunes nous nous adorions, il savait me protéger pour tout ce qui pouvait m’arriver. Une trahison entre nous deux était totalement impossible. Pourtant ces derniers temps plus rien n’est pareil. Depuis que ces chasseurs sont arrivés en ville plus rien ne va. Comme si tous les éléments étaient déchaînés. Lorsque les chasseurs sont arrivés en ville mon frère a changé du tout au tout. Il refusait le dialogue, le refuse encore… « Pourquoi tu fais ça ?, « Ne me dis pas que tu crains pour ton chéri petite sœur, il ne vaut rien, c’est un avorton, un morveux. » « Ne dis pas de sottise, tu es devenu un monstre sans cœur. Tu chasses pour le sang. Pour le plaisir ! Tu me dégoûtes. » Soudain une gifle partie, ma claquant le visage avec tant de force que j’en tomba par terre. Mon regard était noir, je ne pouvais réussir à comprendre la haine qui se dégageait de lui. Je n’avais jamais vu cette colère chez mon frère auparavant, c’est alors que je réalisai que quelque chose devait lui être arrivé. Il ne parlera pas, son cœur était fermé à toute déclaration à présent. « En passant, je veux que tu saches que ma proie du moment n’es autre qu’X… » Il me tourna le dos avant de claquer la porte. Cette conversation eut lieu il y a quelques jours, depuis cet instant un froid glacial règne dans la maison. Je ne peux pour autant pas me résoudre à quitter la maison de mes parents, la laissant à ce monstre…